Gib'sea 77 Quillard ou Dériveur lesté


interieur Genowek  SBM à St Martin  SBM approche LR  Genowek au mouillage


 

Le Gibsea 77 : Un bateau école



plan n1

plan n2
 

Caractéristiques

  • Architecte : Jean Claude Meyran
  • Constructeur : Gibert Marine
  • Longueur hors tout : 7.95 m
  • Longueur de coque: 7.68. m
  • Longueur de flottaison : 6.90 m
  • Maitre bau : 2.8 m
  • Déplacement : 1800 Kg
  • Tirant d'eau : 1.55 m ou D.L 0.87/1.77 m
  • Lest : 735 Kg
  • Surf Grand-voile : 12.35 m2
  • Surf Génois médium : 22.50 m2
  • Foc n°1 : 14.50 m2
  • Surf spi : 45 m2
 

Article de Libération du 08 décembre 1995 : l'UCPA enseigne la voile à toute vapeur

 
INTERVIEW : L'Union des centres de plein air a reçu cette année 68 500 apprentis marins.

Toujours de plain-pied dans le plein air. L'UCPA, Union des centres sportifs de plein air, célèbre ce mois-ci ses 30 ans. Aujourd'hui «grosse machine» à vendre le tourisme sportif à la carte, elle a pris, au fil des ans, du muscle, abandonné petit à petit son bataillon de volontaires-formateurs barbus, au profit du marketing sportif et de l'économie de marché. En trente ans, l'UCPA, née de la fusion de l'Union nautique française (UNF) et de l'Union nationale des centres de montagnes (UNCM) a bouleversé la formation et s'est construit une nouvelle image, assez loin du scoutisme dans lequel on a longtemps voulu l'enfermer. Jean-Claude Meyran, architecte naval, directeur technique de la voile à l'UCPA, a connu «les stages avec lever des couleurs le matin» et vaisselles collectives. A l'occasion du salon nautique, il fait le point sur trente ans de monitorat vélique.

Pour lui, l'UCPA garde toujours ses valeurs formatrices: «L'UCPA reste d'abord un outil technique.» A mi-chemin entre le Club Med et les Glénans, l'UCPA répond à la demande nautique «des gens pressés de savoir». «La grosse différence réside aujourd'hui dans le fait que les gens ne veulent plus pratiquer un sport pendant très longtemps. Aujourd'hui on pioche dans les disciplines nautiques. On a suivi l'option consumériste du sport en adaptant, par exemple pour la voile, nos méthodes de formation à la demande. Aujourd'hui, c'est faites-vous plaisir tout de suite. A l'UCPA, on peut répondre à cette demande, parce qu'on a su rendre la pratique de la voile beaucoup moins théorique. Avant, on écoutait les moniteurs religieusement pendant des heures. Souvent ces instructeurs étaient issus de la marine traditionnelle, très à cheval sur les valeurs. C'était un peu l'esprit militaire. C'était un enseignement lourd, long, qui ne laissait que peu de place à l'initiative personnelle. En règle générale, ceux qui arrivaient au bout faisaient d'excellents marins. C'était une ambiance un peu trop rigide pour certains... On est donc passé d'un enseignement très démonstratif et excessivement théorique, à un enseignement fondé d'abord sur l'analyse des sensations.»

Pour Jean-Claude Meyran, les rites initiatiques ont vécu, comme les Caravelle, ces bateaux-écoles de dix places. En 1972, Meyran, dessine le premier dériveur monoplace, le Démon. L'enseignement n'est plus collectif, mais individuel. La notion de groupe disparaît peu à peu au fur et à mesure que les Caravelle sont désarmées. Les écoles de voile, à leur tour, empruntent la voie dessinée par Meyran: «A l'époque l'accès aux loisirs de manière générale était très limité. A part les Glénans, il n'y avait quasiment pas d'écoles de voile. Le relais de la formation a été pris par l'école nationale de voile au milieu des années 70. Mais la demande restait forte, mais sensiblement différente. On est passé de qui peut le plus peut le moins, à un enseignement morcelé en fonction des demandes: planche à voile, dériveur, habitable... On a été les premiers dans ce cadre à cibler les besoins des gens. Aujourd'hui, en une semaine, on apprend à un néophyte à naviguer sur un dériveur. En une semaine, le stagiaire devient autonome par petit temps. Il sait remonter au vent, empanner. Par force 4, les choses sont évidemment bien différentes... On a inversé le système classique. Il n'y a plus de tableau noir, de vérification lourde du matériel. On essaye de ne pas couper l'envie. Aujourd'hui, on privilégie les sensations. Les stagiaires expliquent ce qu'ils ont ressenti sur l'eau. Le debriefing va servir à analyser les erreurs de chacun, à expliquer pourquoi le bateau n'est pas remonté au vent, pourquoi il fallait le régler comme ceci ou comme cela... En fait on décrypte les sensations.» Longtemps l'UCPA n'a pas disposé de fonds propres. Seules les subventions des ministères de tutelle permettaient de changer parcimonieusement le matériel. Jean-Claude Meyran, pour réduire les coûts, s'est donc remis, une dernière fois, à dessiner «un habitable, peu cher à fabriquer», de 7,5 m de long: l'UCPA 23, coque polyester, plus tard commercialisé sous le nom de Gibsea 24. Les constructeurs qui ont parfois boudé l'UCPA «lorgnent sur ce ban d'essai grandeur nature». Meyran raconte ce revirement de situation en s'amusant de cet intérêt progressif: «Aujourd'hui, 70% de nos bateaux sont construits par le même chantier. C'est, pour un fabricant, une splendide vitrine. Parce que ce qui tient le choc chez nous, est forcément un produit de qualité. A l'UCPA, un dériveur, par exemple, passe chaque année six cents heures sur l'eau, l'équivalent de quatre années de navigation pour un particulier. Si un bateau passe le test d'une année chez nous, il est bon pour le service. Les constructeurs viennent vers nous, non pas parce que nos volumes d'achat sont énormes, mais simplement parce que 68.000 personnes par an viennent en stage de voile à l'UCPA...» Jean-Claude Meyran, qui a aujourd'hui abandonné la planche à dessin pour le développement de l'UCPA à l'étranger, n'est cependant pas dupe des dangers de la formation hebdomadaire: «L'UCPA, c'est devenu une grosse machine avec 700 salariés à plein temps et 3.000 saisonniers l'été. Qu'on le veuille ou non, il y a chez nous une dimension touristique. Mais la seule spécificité qui fait notre force, c'est qu'il y a toujours du sport. L'offre est maintenant segmentée, mais la motivation première demeure le sport. La seule chose que n'ayons pas pu compresser, c'est le temps. Pour bien naviguer, il n'y a rien à faire, il faut passer du temps sur l'eau!».

LE TOUZET Jean-Louis

 
 
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