Depuis dix ans nous n'avions plus navigué sur un voilier, et n'étions plus retournés à Porquerolles... Île que j'aime beaucoup. J'étais venu en 1983 pour la première fois avec mon First 25 "Coco Boy" ; puis avec mon Dufour 1800 "Surfy"... Mais aussi à plusieurs reprises, avec des voiliers de location. L'arrivée en ce mois d'Août 2013, m'avais déçu: Que de monde! Normal: la semaine du quinze est à éviter... des cohortes de visiteurs sont déversées chaque matin sur le quai du Port, qui se transforme en déferlante humaine, l'horreur! Et désormais nombre de vedettes à moteur, italiennes pour la plupart, s'agglutinent toute l'après-midi devant les plages... Ce n'est qu'en fin de mois que l'île retrouve enfin un peu de sérénité. Fin Août, enfin seul, ou presque, mais ce sont désormais des voiliers qui partagent les mouillages. Le soir les lieux se vident et vers vingt heures, lorsque le soleil décline à l'horizon, les cigales reprennent de plus belle leur berceuse infinie... J'aime c'est moments au mouillage, le voilier comme suspendu sur un lagon aux eaux turquoises, les plages redevenues désertiques, les pins parasols qui se teintent d'un vert orangé peint par le soleil couchant... Après un agréable dîner dans le cockpit, la nuit venue, le bateau se balance doucement sous des myriades d'étoiles... Au loin les lumières des terriens, de l'autre côté de la rade d'Hyères, elle semblent si loin. Les cigales se sont tues, dans l'obscurité on distingue la silhouette des arbres: Porquerolles qui se dessine en ombres chinoises... venant de la terre, résonne le croassement des crapaux nocturnes qui appellent des femelles... La nature reprend ses droits. La nuit est calme, la nuit est douce, Porquerolles nous appartient...
